Il y a quelque temps, je suis allée à la rencontre de Nelly Pélissier, fondatrice du SPA et marque de cosmétique Soin de soi à Gradignan. Elle m’accueille avec douceur et bienveillance. Elle me fait rencontrer l’équipe Soin de Soi, me fait visiter le lieu, une partie bureau, une partie école, une partie laboratoire. L’ambiance est apaisante, je m’y sens rapidement bien. 

Nous sommes coupées à plusieurs reprises lors de l’entretien, mais la fondatrice de Soin de soi reste toujours à l’écoute et calme. 

C’est parti, pour une ballade dans l’univers de Nelly qui répond sans langue de bois et de façon transparente à toutes mes questions. 

Bonne lecture. 

Peux- tu te présenter, 

“Nelly Pélissier, je suis la fondatrice de Soin de soi, j’ai 52 ans, j’ai deux enfants, c’est très important Emma qui à 21 ans et Baptiste qui en a 18, je suis mariée.“

Quand as-tu eu l’idée de créer ton institut, puis ta marque, et enfin ton école ? Et pourquoi ?

« Au début, j’avais une licence en psycho-sociologie et je voulais devenir institutrice, mais je n’ai pas été reçue à l’IUFM. Il a donc fallu que je trouve une autre voie professionnelle. Heureusement, j’avais deux grandes amies qui, après leurs études à la FAC, ont fini par devenir l’une fleuriste et l’autre toiletteuse pour chiens. C’est là que je me suis dit : génial, elles ont appris un métier, un savoir-faire, et où qu’elles aillent, elles peuvent ouvrir leur propre boutique et être autonomes. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à réfléchir à ce que j’aimerais faire moi-même.

Au début, je n’avais aucune idée. Mais avec un père dans l’hôtellerie et une mère infirmière, je me suis naturellement dirigée vers les soins à la personne, en particulier vers l’esthétique, car le sang et la maladie, ce n’était pas pour moi. J’ai donc envisagé la formation en esthétique. Je voulais créer mon propre lieu, où je pourrais prendre soin des gens à ma façon. Au départ, je pensais passer un BTS, mais pour les soins, ce n’était pas nécessaire, un CAP suffisait. Le BTS portait davantage sur la cosmétique, ce qui ne m’intéressait pas à l’époque. J’ai donc opté directement pour un CAP esthétique, que j’ai fait chez Françoise Bouniol.

Ensuite, en 1999, j’ai repris un institut de beauté à Gradignan, sur la place de l’église, un espace de 50 m². Françoise m’avait parlé de cet institut que Sylvie Cohr, la belle-fille de Mary Cohr, quittait pour prendre sa retraite. J’ai commencé seule, puis j’ai embauché une alternante que j’ai ensuite gardée, puis une deuxième, et l’entreprise a ainsi grandi.

Un jour, le propriétaire du local m’a donné congé alors que j’étais enceinte de mon fils. Je savais que cela allait arriver, donc je cherchais déjà un nouvel emplacement, toujours à Gradignan, car j’y avais développé une excellente clientèle. Finalement, on nous a proposé une belle maison bourgeoise à racheter. Ce n’était pas du tout ce que je cherchais, pas du tout adapté à mon métier. L’agent immobilier nous a dit : « Signez, vous avez cinq jours pour changer d’avis. » Nous avons signé avec mon mari, et nous n’avons pas changé d’avis.

C’est cette maison qui a donné naissance au SPA Soin de soi. Nous n’étions plus un simple institut de beauté, c’était en 2006. J’ai alors changé de marques : je travaillais avec Guinot et Mary Cohr, mais j’ai pris Carita et Cinq Mondes car ce sont des marques de SPA. Cependant, avec ces nouvelles marques, nous avons rencontré des problèmes d’allergies et de réactions cutanées : des ongles qui tombaient, des mains qui saignaient. Nous devions travailler avec des gants. J’ai moi-même fait plusieurs fausses couches, et mes collègues, quand elles ont voulu avoir des enfants, en ont aussi fait. C’est là que tu commences à faire le lien entre ce que tu vois, ce que tu ressens.

Je me suis dit : « Tu crées un lieu magnifique, tu y mets tout ton cœur, la lumière est tamisée, la musique douce, la table chauffante… mais chaque jour, tu appliques des produits qui rendent malade. » Ça ne pouvait pas continuer ainsi. Mes salariées étaient malades, je payais des gens pour les empoisonner, ce n’était pas aligné avec mes valeurs. J’ai donc commencé à chercher des cosmétiques aussi naturels que possible. »

Est-ce que tu en avais parlé avec Carita ?

Oui car à l’époque, les filles avaient des maux de ventre et de tête. Les soins étaient réalisés avec des gants métalliques branchés à une machine. La marque ne réagissait pas. Ils avaient retiré le paraben de leurs cosmétiques parce que c’est cancérigène, mais ils avaient simplement remplacer cet ingrédient par un nouveau conservateur, le méthylisothiazolinone, abrégé en MIT sur la liste INCI, qui était encore pire. Nous avons observé encore plus d’allergies : des ongles qui tombaient, des maux de tête, etc. 

J’ai donc commencé à chercher d’autres cosmétiques. J’ai prévenu les autres marques, mais elles ne pouvaient pas faire autrement. Leurs produits étaient fabriqués de façon industrielle, en grande quantité pour être distribués dans le monde entier. Avec cette approche, il était nécessaire d’utiliser des conservateurs. 

Entre 2012 et 2014, les cosmétiques que je trouvais ne me convenaient pas : ils collaient, sentaient trop fort, les contenants étaient en plastique, il n’y avait que 13 % de bio, et ils contenaient encore des perturbateurs endocriniens. C’est ce manque de cosmétiques sains à l’époque qui m’a donné le déclic pour créer ma propre marque. Ce sont souvent les difficultés qui te poussent à rebondir. Il fallait créer des produits sains, avec des conservateurs naturels, des contenants en verre ambré pour protéger de la lumière, des flacons pompes pour éviter l’air, pas de suremballage, une durée de conservation correcte, et surtout, une liste d’ingrédients en français pour que les consommateurs sachent ce qu’ils mettent sur leur peau et deviennent acteurs de leur consommation. 

Pour les conservateurs, nous avons choisi la vitamine E pour les cosmétiques huileux, et le radis fermenté pour les produits aqueux. Nous avons commencé à travailler sur ce projet en 2013/2014, et la marque Soin de soi est née en 2015. 

Au début, nous fabriquions une synergie d’huiles végétales dans la cuisine pour faire les massages, les filles ont rapidement abandonné leurs gants. Elles demandaient de plus en plus de cosmétiques naturels pour effectuer les soins, et progressivement, ce sont les clientes qui ont voulu acheter les produits utilisés lors de leurs soins. C’est ainsi que nous avons créé nos cosmétiques 100 % naturels.

Parlons de l’école ?

Cela fait longtemps que nous envisageons de créer une école, car dans ce métier, on se forme toute la vie. C’est un métier d’apprentissage constant. J’ai passé mon temps à transmettre mon savoir, à former des salariés et des apprentis. Chez Soin de Soi, une personne est formée pour être polyvalente à 360° : elle sait tenir la caisse, ouvrir et fermer l’institut, prendre des rendez-vous, réaliser des soins, etc. Mon objectif est de rendre tout le monde autonome.

Cependant, un nouveau phénomène est apparu. Avant, on formait des gens et ils restaient. Maintenant, on les forme, mais ils ne font que passer ; ils recherchent de la liberté. En parallèle, je voyais les équipes se fatiguer de former des personnes qui ne restaient pas. Les clients se plaignaient aussi des changements fréquents de personnel, et j’en étais bien consciente. Je pense que le monde évolue et, actuellement, nous vivons des bouleversements profonds, notamment dans le monde professionnel.

La période du COVID a été un tournant. Elle a poussé les gens à se demander ce qu’ils aimaient vraiment. Tout s’est arrêté d’un coup, avec des obligations et des interdictions. Depuis cette période, je constate une réelle différence.

Former des personnes qui ne restent pas devient épuisant pour tout le monde. Alors, on s’est dit : « Pourquoi ne pas créer notre propre école ? Les élèves nous paieront pour apprendre, ils seront compétents et nous pourrons leur montrer la réalité du terrain. »

Un jour, je discute avec une amie à propos de cette idée d’école. Elle retourne à son travail et me raconte qu’elle a croisé une dame qui souhaite vendre son école d’esthétique. Elle cessait son activité. Je suis allée la voir immédiatement, et c’est ainsi que j’ai repris cette école pour une année.

En septembre 2023, nous avons commencé à communiquer sur l’École Soin de Soi. Les élèves viennent parce que c’est Soin de Soi. L’idée de cette école est de redonner de la noblesse à notre métier, à l’image des chefs étoilés dans la cuisine.

Les esthéticiennes sont souvent invisibilisées, alors que nous exerçons un métier formidable. À l’étranger, les soins de bien-être sont remboursés par la sécurité sociale. Au Portugal, les métiers de pédicure et d’esthéticienne sont équivalents. En Suisse, pratiquer des soins est une profession noble. En France, il faut revaloriser ce métier physique et humain, qui crée du lien et donne énormément. Réhabiliter ce métier permettrait de sensibiliser les clients au fait qu’ils sont acteurs de leur santé, de leur corps et de leur bien-être. Mon ambition est de promouvoir un monde plus durable, d’encourager les gens à devenir thérapeutes et à faire du bien autour d’eux. Cela diffuserait cette notion d’estime de soi et renforcerait la confiance de nos thérapeutes. Mais pour y arriver, il ne faut pas attendre que cela bouge, il faut agir dès maintenant.

Qu’est-ce qui, selon toi, manque aux esthéticiennes ?

Il manque la formation, la confiance en soi, la revalorisation du métier, et le fait de

choisir cette voie par véritable envie. Pour moi, Soin de Soi n’est pas seulement une

question de beauté, mais de santé. J’ai à cœur de guider les gens et de les

encourager à prendre soin d’eux. 

À l’école, dès l’âge de trois ans, on nous demande de rester assis et d’écouter

pendant des heures. On aborde la sexualité pendant une heure dans la vie d’un

étudiant, et les mots comme « pipi » et « caca » sont à éviter. On a le droit d’aller aux

toilettes uniquement à la récréation. Ainsi, on est déjà déconnectés de notre corps.

On apprend des choses comme la deuxième guerre mondiale ou le PIB, mais on

ignore des aspects essentiels comme où se trouve notre pancréas. On entretient sa

voiture et change ses roues, mais qu’en est-il de notre corps, de notre tête et de

notre esprit ? 

Il est crucial de prendre conscience de l’importance de son corps. Cela doit

commencer dès l’éducation et l’école. Tout le monde devrait suivre des formations de

base en biologie pour devenir acteur de sa santé. La première et dernière chose que

l’on fait dans une vie est d’écouter sa respiration ; pourtant, on ne s’en préoccupe

pas assez alors que c’est essentiel.

Dans notre protocole de formation, nous abordons les massages après avoir couvert

ces aspects fondamentaux. Nous parlons aussi de l’alimentation et de la manière

d’être en bonne santé. Il est temps de réapproprier ce métier pour qu’il soit en

cohérence avec les éléments permettant de rester en bonne santé, tant sur le plan

physique que mental. Cela demande beaucoup de temps et d’énergie, mais nous y

travaillons.

Avant d’entreprendre, quelle était ta vision globale du monde de l’esthétique ?*

Je n’en avais pas, car ce n’était pas un milieu que je regardais. Pour moi, c’était le soin, pas l’esthétique. Je n’ai pas choisi ce métier pour l’esthétique en elle-même. L’institut de beauté ne m’attirait pas particulièrement. Cependant, j’ai adoré faire l’épilation, car je me sentais vraiment utile. J’aimais maquiller pour magnifier les gens, les aider à voir leur propre reflet sous un autre jour, avec des choses simples, et les encourager à se regarder différemment, loin de l’image que l’on peut avoir des esthéticiennes.

Tu entends quoi par esthétique ?

Je la vois comme superficielle, incluant les ongles et le maquillage.

Que souhaitais-tu construire ?

Je voulais créer un lieu à mon image. Quand les clientes arrivaient chez moi, j’avais une couette, des gants, et j’adoptais une approche très différente de ce que j’avais pu voir dans d’autres instituts. J’étais hors des sentiers battus. J’ai rapidement développé ma clientèle : j’avais trois cabines, toujours pleines, j’ouvrais six jours sur sept et j’avais une liste d’attente. J’y ai mis du temps, de l’attention, et surtout je le faisais avec le cœur. Je conseillais les produits non pas pour vendre, mais pour que les femmes se sentent mieux. J’avais à cœur d’éduquer mes clientes sur la manière de prendre soin d’elles à la maison, pour prolonger les bienfaits des soins que je leur prodiguais et maintenir la qualité de leur peau. Pour moi, vendre n’a jamais été l’objectif principal ; il s’agit aussi de conseiller. Mon métier se divise en 50 % de soin et 50 % de vente, et c’est là que réside mon expertise. Comme un médecin ne se contente pas de dire « tu as une rhino » sans suivre l’évolution, nous devons également accompagner nos clientes après le soin. C’est cette approche et cette méthode qui ont fait évoluer mon métier et mon expertise.

Est-ce que parfois, tu aurais envie de passer une demi-journée à faire des soins et à vendre ?

Je suis très éloignée des soins ; je suis tellement dans ma tête que je ne suis plus dans mes mains. Il faudrait que je me déconnecte complètement pour revenir à l’essentiel. Actuellement, je suis trop loin de cette pratique.

Comment transformes-tu les difficultés en solutions ?

C’est dans ma nature de transformer les difficultés en solutions. Le non, l’échec, les obstacles sont trop durs pour moi. Je préfère agir plutôt que subir. Plutôt que de me dire, par exemple, « Ces nouvelles générations ne restent pas, depuis le Covid, c’est plus possible, etc. », je me dis « Bon, ça bouge, l’administration un peu moins, mais nous, nous sommes au milieu, comment allons-nous faire pour… ».

Pour l’école, nous ne pouvons pas bouleverser le référentiel même si il y en aurait grandement besoin, donc nous ajoutons les éléments et pratiques nécessaires pour exercer dans le monde d’aujourd’hui tout en gardant les bases. Je transforme les obstacles parce que subir n’est pas une option pour moi.

Est-ce que ta vision, ta motivation et ton but ont toujours été les mêmes depuis le début ?

Oui, avec des prises de conscience ajoutées au fil du temps. Au début, je n’avais pas conscience des cosmétiques. Amener du soin à l’autre, le faire avec les mains, le cœur, l’écoute et l’attention, c’est une approche que j’ai héritée de mes parents et grands-parents, marquée par le cœur sans jugement. J’ai toujours aimé la nature, mais l’aspect écologique est venu plus tard, en raison des maladies observées chez les filles. Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais.

Y a-t-il des produits à l’export ?

Aucun, même si j’ai des demandes. Je n’en ai pas du tout envie. Par contre, je serais ravie de montrer à quelqu’un comment fabriquer de bons produits aux États-Unis. Si quelqu’un ouvre son laboratoire là-bas, je serais heureuse de venir lui montrer et l’aider. Mais je n’ai pas le syndrome du poisson-bulle, à vouloir être le plus gros et le plus fort du monde. Ma vie est ici et maintenant.

Ta journée type ?

Je n’ai pas de journée type. Je suis beaucoup avec mes fonctions supports, qui sont mes relais : je leur transmets ce que je souhaite, et elles diffusent ensuite. Je vais aussi au spa ; ce matin, par exemple, j’ai recruté.

Je fais très attention à tout ce que je fais en permanence. Je pense que je suis hypersensible physiquement, cérébralement et nerveusement, ce qui m’a conduit à adopter une hygiène de vie stricte. Je mange à heures fixes des repas que je prépare moi-même. Je fais du yoga et des massages ayurvédiques, et je marche beaucoup dans la nature. Je me couche tôt, bois de l’eau, et prends exceptionnellement des cafés. Je crois que l’âge aide à déconnecter. Je suis très proche de ma famille et de mes amis. Les choses essentielles pour moi sont de voir la feuille bouger et l’écureuil courir ; c’est ma vie. Je viens à pied. Je suis bien ici, et je n’ai aucun désir d’être partout dans le monde ; je n’en ai pas du tout l’intérêt.

En prenant de la hauteur et en visualisant de manière globale ta vie professionnelle, avec un point de vue neutre, qu’en penses-tu ?

Souvent, je vois de la fierté dans les yeux des autres, mais je ne m’en rends pas compte moi-même car je fais les choses au fur et à mesure. Je suis contente de moi lorsque je peux montrer l’exemple et faire bouger les choses, mais ce n’est pas vraiment de la fierté. Je le fais plus pour les autres que pour moi. De même, lorsque le client prend conscience de ce que le soin apporte à son corps et à son esprit, c’est une victoire pour moi, pour lui, pour la thérapeute et pour le métier. L’autre me nourrit. Je crois que les gens se prennent trop la tête.

Que dirais-tu à toi à tes débuts ?

Fais confiance à la vie, accueille et transforme.

Et aux gens ?

Écoutez-vous, vous avez les réponses en vous. Sortez de la pression sociale. Je ne savais pas que c’était impossible, mais je l’ai fait. Si vous avez une envie, allez-y.

Autres choses à ajouter ?

Revenons au bon sens et au plaisir des choses simples, bien que cela semble souvent galvaudé et difficile à intégrer pour beaucoup. Les gens n’écoutent pas toujours et ne sont pas prêts. Je crois que le monde changera par nos actes, alors faisons notre part au quotidien. Gardez toujours en tête votre vision, comment vous voulez y parvenir et ce que vous allez en faire. Ne vous concentrez pas sur ceux qui font différemment, car cela peut vous détourner de votre chemin et épuiser votre énergie. Entourez-vous de personnes qui partagent votre direction et prenez conscience de votre santé. Ayez l’envie de faire de votre mieux.

Quel est ton avis sur la formation esthétique ?

Je la nommerais autrement que « esthétique ». Ce métier va bien au-delà de l’apparence, il mérite de retrouver ses lettres de noblesse. Trouver un nom plus noble lui donnerait cette reconnaissance. Par exemple, une hôtesse d’accueil dans un spa est en réalité une chef d’orchestre, car c’est elle qui donne le tempo, qui fait vivre et fonctionner l’organisation du spa.

Ce métier dépasse largement l’esthétique, il touche à la santé et au bien-être. Cependant, la médecine impose tellement de restrictions que nous ne pouvons pas toujours parler de santé. En France, je pense qu’il y a une véritable question concernant les lobbies pharmaceutiques, avec tous ces acteurs qui contrôlent les choses par l’argent et le pouvoir.

Le terme « esthétique » me semble trop superficiel. Il faudrait élargir cette définition car il manque une dimension essentielle, mais cela reflète aussi un certain esprit français. Il faut malgré tout faire évoluer les choses, car ce secteur est en mouvement. Il faut insuffler une nouvelle énergie et une vision renouvelée du métier, progressivement.

Pour moi, les grandes chaînes représentent le monde d’hier. Je pense que nous exerçons le plus beau métier du monde. En cabine, une personne se met à nu devant toi, te confie son corps et son esprit. Tu lui apportes ton écoute et ton savoir-faire. Aucun autre métier n’offre une telle intimité et une telle connexion.

Je veux que cela soit su. Ce métier mérite la noblesse qui lui revient. Nous avons souvent du mal à trouver les mots pour le décrire, car c’est avant tout du ressenti. Il faut faire évoluer cette profession, la réanoblir, redonner aux gens la conscience de ses bienfaits. Quand le client est satisfait et que la thérapeute l’est aussi, c’est un cercle vertueux qui rend tout le monde heureux.

Voilà, l’interview touche à sa fin, un grand merci à Nelly pour son temps, son regard et ses confidences sur ce secteur de l’esthétique et du bien-être.
Je vous dis à bientôt ! 
EM